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Stukas

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STUKAS
Avions : « Nous sommes les hussards noirs des airs
Toujours prêts quand le devoir nous appelle.. » La deuxième partie de ce film, et notamment sa fin, est une œuvre de propagande assez affligeante qui a dû stupéfier le nazi le plus fanatique. Goebbels n’appréciait pas beaucoup ce film qu’il estimait « trop bruyant », malgré de bonnes images aériennes, et de surcroît, très mal mis en scène. Selon lui, Ritter ne savait pas diriger les acteurs. La chanson des Stukas fut écrite par Herbert WINDT, le compositeur favori des propagandistes nazis. D’ailleurs dans ce film, on chante beaucoup et on joue souvent du piano, la guerre par la joie, en quelque sorte ! Il faut souligner l’extrême importance de la musique dans le cinéma nazi, musique qui est, en outre, d’une grande qualité. Le cinéma de Goebbels avait d’excellents compositeurs comme Windt, Hans Otto Borgman... Dans un pays sous les drapeaux, l’écran vibrait pour un oui, ou pour un non, de vielles marches prussiennes ou des chants de guerre (« wir fahren gegen Engeland », « Stukalied »..) parfois repris en choeur par l’assistance au garde à vous. La musique des films nazis avec ses chœurs, son enflure symphonique, étaient très émotionnelle. La psychothérapie par la musique wagnérienne n’est pas une invention du film. Le festival de Bayreuth avait été mis à la disposition du parti nazi, et les représentations furent réservées à partir de 1940, à des soldats blessés au front, « invités du Führer ». Mais le film nous montre malheureusement que la musique wagnérienne n’adoucissait pas les mœurs, bien loin de là. Le « miraculé » est joué par Hannes STELZER qui était pilote dans la Luftwaffe. Il sera abattu en 1944, sur le front de l’Est. On remarquera la façon dont le film traite les Français. La campagne de France est résumée par un bref montage : affolement des Français, civils ou militaires, Stukas en piqué harcelant les colonnes de l’exode, sur fond de « Marseillaise » en sourdine... Les civils sont plutôt sympathiques (les jeunes, plus que les vieux). Les soldats, comme les officiers, sont démoralisés et n’aspirent qu’à retrouver leurs foyers. Comme leur dit, en Français, un des pilotes : «vous avez un mauvais gouvernement, dirigé par des incapables, à la solde des Anglais ! ». Ce fut effectivement le slogan de la propagande allemande : les Anglais se battront jusqu’au dernier Français ! Les pilotes de Stukas apparaissent comme une bande de collégiens rigolards, faisant ripaille sous les vergers, ou dans les ruines des habitations françaises. Leur table est abondamment pourvue, notamment en vins fins. Ils sont la parfaite illustration de l’expression allemande « leben wie Gott in Frankreich ! » (vivre comme Dieu en France), autrement dit, vivre comme un coq en pâte ... A trois reprises, on assiste à un sauvetage d’un équipage abattu, par un autre avion qui se pose pour le récupérer. Si ce genre d’exercice était interdit, vu les risques, il y eut néanmoins plusieurs cas d’équipages sauvés de la sorte. Bien que le film se focalise sur les longues scènes de bombardement, le thème du film est en réalité la volonté, voire la nécessité, de risquer sa vie au service de l’Allemagne. Selon la morale du film il n’y a pas de meilleur mort. Corneille n’écrivait-il pas, exactement 300 ans avant : « Mourir pour le pays est un si digne sort / Qu’on briguerait en foule une si belle mort » (Horace, acte 2, scène 3). Le mois de la sortie du film, l’Allemagne attaquait l’URSS et le soldats allemands allaient avoir de très nombreuses occasions de mourir pour le Vaterland. Ce film « dégueulasse » (il ne mérite pas d’autre qualificatif), malgré d’incontestables qualités techniques, fut principalement montré en Allemagne ; il était manifestement destiné aux « Soldatenkinos » et aussi, à fanatiser la jeunesse. Les nazis essayèrent sans succès de l’exporter en Argentine, sur un bateau portugais, en 1942, car tous les pays d’Amérique latine, à l’exception de l’Argentine, avaient banni les films allemands. Il sortit néanmoins à Buenos Aires, et au Japon, en 1943. Les avions du film : Un des principaux acteurs est le Junkers Stuka, autrement dit le SturzKampfFlugzeug, Junkers Ju.87. Les appareils du film sont principalement des « Berta », des modèles Ju.87B-1, des premières séries. Ils sont équipés de sirènes sur les jambes du train, mais elles sont désactivées, leurs hélices ayant été enlevées. Ces avions portent des codes d’usine (GG+F*/GU+HB) et sont peut-être des avions d’entraînement. Sur certaines images, ils décollent pour une mission sans leurs bombes ! On remarquera qu’a chaque départ en mission, les avions passent devant le drapeau de l’unité et sa garde d’honneur. Les Stukas portent des insignes de plusieurs groupes du SG 2 Immelmann (une croix blanche, la croix de Hlinka, et un as de trèfle qui rappelle le trèfle à quatre feuilles du 4 /SG.2). Pour certaines scènes au sol, on construisit plusieurs maquettes grandeur réelle de Stukas. Pour figurer des chasseurs français/anglais, on a employé des Messerschmitts Bf.109D avec cocardes tricolores ! On voit ainsi deux Bf.109D avec un camouflage allemand typique, sans doute des avions d'entraînement; celui, au premier plan, porte le code d'usine "DE+GA". Le lieutenant Wilde se précipite vers son escadrille dans un Junkers Ju.52 avec roues carénées, portant un code d’usine (PF+ZO). Pendant les vingt cinq minutes de scènes aériennes, le film utilise aussi des maquettes pour la reconstitution des vols en formation, mais aussi des images tournées sur le vif, notamment lors de l’attaque des convois dans la Manche. Il y a également des films français sur lesquels on distingue nettement des chars Hotchkiss H 39, Renault R 35 et un très rare FCM 2C (six en 1940, totalement obsolètes). On voit également sur ces documents d’actualité, des Supermarine Spitfire filmés à partir d’avions allemands (Bf.110, Ju 88). Ces Spitfires ont les marques de reconnaissance appliquées au tout début de la guerre (ailes avec intrados moitié noir, moitié gris clair). Christian Santoir * Film disponible sur YouTube |
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Dernière modification : 27/10/2012 : 16:09
Catégorie : Fiches de film - Films
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